mardi 7 octobre 2008

Les soldats suisses armés uniquement de sprays irritants

Les militaires ne feront plus la garde avec un fusil chargé. L'armée a décidé en effet de suspendre le nouveau règlement qui avait été instauré au début de l'année. Huit accidents sont à la base de cette décision.

Samuel Schmid a annoncé hier ces nouvelles mesures qui ne valent normalement que jusqu'au terme des enquêtes ouvertes suites aux récents incidents. Le dernier remonte au 13 septembre sur la base militaire de Bure dans le canton du Jura. L’armée a également signalé des balles perdues aux Rochats (VD), dans le canton de Glaris, des Grisons, d'Uri et d'Obwald.

L'ancien règlement stipulait que pendant la garde, le fusil devait être chargé. Mais exceptionnellement, le commandant compétent pouvait ordonner que le chargeur des armes soit vide et sécurisé. Désormais le mouvement de charge ne sera fait d’emblée que dans un cas de menace concrète, comme par exemple une attaque terroriste. Les soldats n'auront recours pour se défendre qu'à un spray irritant, le RSG 2000.

Cette mesure décidée hier par Samuel Schmid peut paraître ridicule. En effet, comment peut-on imaginer des soldats sans fusil? N'est-ce pas prendre l'armée suisse au ridicule? N'est-il plus possible de faire confiance aux soldats?

D'un autre côté, les récents incidents nous démontrent que l'on a peut-être trop longtemps sous-estimé la dangerosité de la garde armée. Il peut paraître ridicule en effet de prendre de tels risques. Les soldats ne sont certainement pas formés de manière suffisante pour savoir réagir de façon optimale avec une arme à feu et des débordements peuvent être rapidement observés. Les soldats suisses déployés pour garder les ambassades sur le territoire suisse ont fait déjà polémique ces dernières années.

Imaginons une situation hautement probable: un soldat d'une vingtaine d'année doit monter la garde devant l'ambassade des Etats-Unis à Berne. Au milieu de la nuit, un groupe de jeunes Bernois décide, en rentrant d'une folle soirée avec quelques verres dans le sang, de manifester devant l'ambassade des Etats-Unis. Face à ces perturbateurs, le jeune soldat ne sait pas comment s'y prendre. Ceux-ci s'approchent, essayent de forcer le passage pour entrer dans l'ambassade et enfin dire ce qu'ils pensent du président américain. Sous l'effet du stress, et surtout d'un manque de formation, une balle peut aller si facilement être perdue, ou pire, se retrouver dans le corps des manifestants.

Article de la Tribune de Genève: "Sécurité oblige, l'armée suspend la garde avec fusil chargé"

Peut-on réellement confier de tels responsabilités à des soldats non professionnels? Une vidéo comique qui paraît prouver le contraire...